La Place de l’autre
d’après l’œuvre de Jean-Luc Lagarce
Editions Les Solitaires Intempestifs
Mise en scène : Cendrine Robert
Direction d’acteurs : Rolland Berger
Avec :
Rolland Berger : LUI
Cendrine Robert : ELLE
Coproduction : Cie Les Mangeurs d’Etoiles
La pièce
Les règles du jeu
2 joueurs : LUI, assis / ELLE,
debout.
But du jeu : Prendre la place debout ou la conserver.
Matériel : 2 chaises, 1 tableau noir et 1 craie, 1 sablier, des bonbons mous.
Déroulement du jeu :
LUI : Il essaie par tous les moyens de la parole de la faire s’asseoir.
Il est sous contrôle, il a peur. Réussira-t-il à se rebeller ? Pourquoi est-il là ?
ELLE : Elle ne veut pas s’asseoir, depuis "l’accident". Alors, elle joue, raconte, s’intéresse, l’attaque, râle, danse autour de lui. Peu à
peu, elle relâchera sa vigilance…
Echangeront-ils leur place ? Qui va gagner ?
L'auteur
Le meneur de jeu
Jean-Luc Lagarce (1957-1995) est actuellement l’auteur contemporain le plus joué en France et l’un des plus traduits. Depuis sa disparition, son œuvre littéraire (vingt-cinq pièces de théâtre, trois récits et un livret d’opéra) connaît un succès public et critique grandissant. Il était au programme du Baccalauréat Théatre de 2007 à 2010.
La Place de l’autre (1979) s’inscrit dans le théâtre de l’absurde.
La note d'intention
La préparation du jeu
L’intrigue est simple, la pièce centrée sur le discours. Avec son langage théâtral en décalage, la simplicité de ses mots et l'originalité de sa syntaxe, Lagarce nous offre un texte impertinent
et drôle.
Il signe là une critique évidente de la société et notamment des questions de pouvoir entre les individus.
En effet, “nous sommes seuls et ensemble, côte à côte et séparés”, nous sommes des êtres de relations. Un lien très fort unit nos personnages et les définit.
Entre eux, pouvoir et domination, pas d’égalité possible. Mais l’équilibre est très instable et éphémère, un rien suffit pour faire tout basculer. Et c’est un cycle infernal car sans fin.
La scénographie est sobre, la direction d’acteurs centrée sur la construction du personnage et l’émotion. Car ELLE ressemble étrangement au Petit Chaperon Rouge. Et son hypothétique rencontre
avec le Loup est en filigrane dans la pièce, en écho avec les agressions et la maltraitance.